Présenté par Jean-Claude Guedon, professeur titulaire, Faculté des arts et des sciences – Littérature comparée, UDM
Vous vous souvenez sans doute que vers 1995-96, le mot Internet suscitait beaucoup d’espoir. En 2004, cet espoir semble être retombé et je pense qu’une des raisons pour lesquelles cet espoir est retombé c’est qu’une certaine façon de déployer l’Internet n’a pas eu lieu. Il y a eu une confiscation de l’Internet par certains intérêts et nous nous retrouvons dans un contexte technique de communication qui malheureusement a suivi la norme suivi par toutes les autres techniques de communication à savoir une norme où chacun d’entre nous n’est pas un citoyen mais un simple consommateur.
Laissez-moi vous donner un exemple très précis. Si c’était le téléphone ça donnerait à peu près la situation suivante : chaque fois que vous décrochez votre téléphone vous avez un numéro différent. Comment est-ce qu’on vous appellerait ? Dans l’Internet, quand vous vous branchez chez un fournisseur de services on vous donne en fait une adresse dynamique. Pourquoi ? Pour vous empêcher de produire de la documentation qui soit visible du monde entier. Pourquoi vous donne t-on une liaison asymétrique sur la bande passante ? Pas par manque de bande passante. En fait, on ne sait pas quoi en faire de notre bande passante. C’est pour vous empêcher de produire de la documentation vous-mêmes. On ne veut pas que vous soyez dans une situation de communication. On veut que vous soyez dans une situation de réception, de publication publique où finalement vous êtes coincés comme un bon consommateur. On veut que vous soyez un individu respectueux de normes de travail telles qu’elles ont pu être établies par les grandes compagnies comme les disques et ainsi de suite.
Et pourtant…et pourtant quand l’imprimé est arrivé, une situation du même genre existait mais les gouvernements sont finalement intervenus. Ils ont finalement créé, mais cela a pris du temps, des siècles en fait, ils ont finalement créé un contexte par exemple d’accessibilité à l’imprimé en donnant aux gens la capacité de lire et comment ils ont fait ça ? En créant un enseignement obligatoire. Au Québec cela a été particulièrement tardif comme vous le savez. Mais c’est quand même arrivé ici. Une autre chose que les gouvernements ont fait assez rapidement pour aider les gens à avoir accès à l’imprimé ça été la création des bibliothèques. Transposons ces choses là actuellement et nous pourrions avoir un système Internet complètement différent de celui que nous avons, un système où en tant que citoyens nous pourrions produire nos avis, nous pourrions avoir une adresse identifiée fixe pour chacun d’entre nous, nous pourrions avoir une bande passante large pour chacun d’entre nous facilement, très facilement, je vais revenir sur ces aspects là. Et ça nous permettrait en même temps de créer les conditions d’appropriation, d’apprentissage, de maîtrise de ces technologies de telle manière à ce que notre population sache en quelque sorte lire et écrire l’Internet. Ça c’est une des facettes du citoyen 2.0 par rapport à ce que nous avons.
Si on parle d’un gouvernement en ligne actuellement, de quoi parle t-on ? Si on veut être méchant, ça m’arrive parfois, voilà ce qu’on dit : « Le gouvernement voulait baisser ses coûts de publication ». Et en ce mettant sur l’Internet, se débarrasser de toute une série de tâches et en même temps se disant que puisque c’est sur Internet, ça va réduire le champ d’accès à notre documentation et ça va nous rendre finalement beaucoup plus tranquille. Vous savez que le rêve de tout professeur c’est qu’il n’y ait pas d’étudiants dans les universités. Et vous savez que le rêve de tout gouvernement c’est qu’il n’y ait pas de citoyens.
Animatrice : Sauf au moment de voter !
Jean-Claude Guédon: Justement, revenons sur cette question là. Qu’est-ce que serait une citoyenneté dans un Internet où un gouvernement serait vraiment en ligne? Ce ne serait pas un gouvernement qui publierait des choses comme « comment remplir votre déclaration d’impôts quand vous êtes à l’étranger ? ». Ça c’est intéressant, c’est utile, il faut le faire mais ce n’est pas là l’essentiel. Mais ça pose un problème beaucoup plus fondamental. On galvaude le terme « démocratie ». On l’entend énormément ces jours-ci aux États-Unis à cause de la campagne électorale. Ce mot là est réutilisé constamment. Qu’est-ce que c’est que la « démocratie » ? Fondamentalement il y a deux versions de la démocratie. Il y en a une qui est constamment présente et une qui n’est presque jamais présente. La première revient en gros à faire la chose suivante : on fait un geste de sélection une fois tout les tant d’années et puis après on délègue. Et surtout ne venez pas nous emmerder pendant qu’on est en train de gouverner. Vous nous avez donné un mandant maintenant on a quatre ans pour faire ce que l’on veut. Ça c’est notre sens de la démocratie actuellement. Dans la plupart des pays dits démocratiques c’est comme ça que ça fonctionne.
Imaginons un autre système ou au lieu d’être une délégation dite démocratique de la volonté populaire on avait une réelle représentation de la volonté populaire qui après tout n’a pas à être figée pendant quatre ou cinq ans. L’opinion publique varie avec le temps. Et bien imaginons un système où le gouvernement serait vraiment en ligne. Les députés, les ministres auraient des forums animés par des gens qui seraient compétents sur les questions posées où ils pourraient vraiment relancer le public, le forcer à s’impliquer en quelque sorte ou du moins, l’inciter à s’impliquer dans ces questions. Pour quoi faire ? Pour permettre à ces députés et à ces ministres de créer de meilleures solutions pour l’ensemble de la population. Créer vraiment un vrai débat démocratique au jour le jour, entraîner au sein de l’Assemblée nationale non pas un vague reflet lointain et amorti de l’opinion publique simplement ressentie à travers ce gigantesque système complètement mythique qu’on appelle le sondage d’opinion mais vraiment par un engagement réel des gens dans des questions. Au lieu de parler avec des « sound bites » comme on dit en anglais, au lieu de parler avec des images, au lieu d’essayer de manipuler l’opinion publique, on pourrait avoir une démocratie où l’opinion publique se forgerait dans le débat. C’était après tout l’idéal athénien. On peut le recréer avec les nouvelles technologies mais en faisant ça, on est en train de les déplacer du lieu où elles sont actuellement, c’est-à-dire un lieu où on entraîne, on force la consommation facile de nous tous, à un lieu où elles deviennent un instrument d’appropriation de la vie citoyenne. C’est ça être citoyen 2.0.
Être citoyen 2.0 c’est aussi faire quelque chose qui pourrait compenser le système individualiste forcené qui est né peut-être du détour de l’imprimé. Vous vous souvenez qu’avec l’imprimé, la lecture est devenue silencieuse et on pourrait dire d’une façon un peu osée que la lecture s’est classée du côté des plaisirs solitaires. Mais je ne pousserai pas l’image plus loin car ça m’entraînerait sur des terrains que d’aucun appelleraient glissants ! Mais cette image que je lance là est simplement pour donner vraiment la direction de ce que l’imprimé a entraîné; une espèce d’individualisation à outrance, une forme d’individualisme très fort fondé sur la propriété et évidemment sur une forme d’autarcie atomiste pourrait-on dire de chacun d’entre nous. Avec les nouveaux moyens de communication et il me semble que Communautique représente ça intrinsèquement, l’individualisme n’a pas à disparaître mais nous avons maintenant les moyens de nous relier les uns avec les autres sur des sujets précis pour intervenir, agir et influencer. Penser à ce que ces jeunes ont fait avec les grandes réunions internationales de commerce où ils ont littéralement flanqué le désordre. Comment l’ont-ils fait ? Ils avaient un objectif, ils étaient extrêmement motivés, ils ont utilisé les moyens modernes de communication, le courrier électronique tout bêtement et ils ont créé à l’échelle mondiale des effets de synergie qui ont fait que les gouvernements ont été obligés de suivre, d’entendre d’écouter et un peu de réfléchir. Des formes d’actions, des formes de dialogue, des formes de liaison entre citoyens deviennent possibles à condition que ces technologies soient utilisées de la bonne manière, à condition qu’on arrête de nous traiter simplement comme des consommateurs passifs.
Vous allez me dire oui mais, à l’échelle du Québec, qu’est-ce qu’on peut faire ? C’est petit, six millions d’habitants. On parle de quelque chose de global, mondial. Qu’est-ce qu’on peut faire ? En fait, beaucoup. Et pour un gouvernement je pense qu’il y a des belles actions à prendre pour justement montrer qu’on est capable de prendre des initiatives qui vont marquer des élans et qui vont être répétées ailleurs même si c’est fait à une taille relativement réduite. La question par exemple des adresses fixes, la plupart des gens qui ne sont pas d’accord avec moi vont me dire oui mais on n’a pas assez d’adresses dans IPv4. On ne peut tout simplement pas le faire dans les protocoles actuels d’Internet, ce n’est pas possible. Réponse : on pourrait organiser à l’intérieur du Québec tout un réseau interne en Ipv6 et le relier quand c’est possible à l’ensemble du réseau en IPv4, il y a des techniques pour ça. Marc Blanchet de Québec pourra vous expliquer tout ça, il est membre de ISOC Québec.
Qu’est-ce que ça donnerait ? Un lieu de développement de nouvelles technologies de pointe qui serait visible à l’échelle mondiale; une première implantation mondiale d’IPv6 sur un territoire et la démonstration qu’on peut donner à chaque citoyen une adresse fixe parce que à ce moment là, vous avez de quoi donner des adresses à chaque électron de l’univers pratiquement. C’est largement au delà de la population de la planète. Donc c’est quelque chose qui peut être pensé à ce niveau là et peut-être organisé de cette façon là. La vie politique pourrait être vue comme je l’ai indiqué tout à l’heure, ministres et députés pourraient commencer à créer des réseaux actifs avec leurs citoyens, avec leur circonscription pour voir comment cette circonscription réagit à telle ou telle chose sans passer par ce système qui est vraiment une réaction du génie qu’on tape avec un petit marteau qui s’appelle le sondage d’opinion. Êtes-vous pour ça oui ou non ? Vous voyez un peu la réaction, ce n’est pas vraiment très utile.
Appropriation de ces technologies. Alors là je vais entrer dans quelque chose qui me tient à coeur, qui m’a même parfois amené à des dialogues vifs à l’intérieur de Communautique, c’est les logiciels libres. Pourquoi les logiciels libres ? Parce qu’à l’école, former les gens à la version X de Microsoft Word, quand ils sortent de l’école avec la version 1998 et qu’ils arrivent en entreprise et qu’on en est à la version 2004, bien sur entre temps Microsoft s’est déplacé et a créé les conditions de travail qui font que cette formation est à la fois extrêmement passive, purement des fonctions en surface mais en plus, elle se déplace avec le temps. Si on offrait à nos étudiants la possibilité d’entrer dans les fonctionnalités des logiciels, en première approximation mais ensuite la possibilité d’entrer en profondeur là dedans, je prétends qu’en sortant des écoles secondaires, année après année, on pourrait passer de la maîtrise de tous les grands logiciels de base dans les premières années de l’école jusqu’à la fin du secondaire où on serait capable probablement de faire déjà un peu de programmation sérieuse, un peu de liaison en réseau, un peu de soutien technique général pour la population en général.
Et là se soulève une question intéressante pour tous les groupes communautaires. Si les écoles étaient organisées autour du logiciel libre, les groupes communautaires auraient là des centres d’appui technique importants pour lancer leurs propres opérations. On veut mettre des ordinateurs en réseau, comment on fait ça ? Trois ou quatre petits « bollés » de l’école secondaire d’à côté qui savent vraiment faire ça et ils sont prêts à le faire et il pourrait y avoir un programme gouvernemental pour les récompenser financièrement pour qu’ils puissent donner cet appui aux groupes communautaires. Du même coup les étudiants commenceraient à se rendre compte qu’ils détiennent des compétences réelles, les groupes communautaires détiendraient des supports techniques importants qui ne coûteraient pas chers et on aurait une sorte de relation avec la technologie qui serait vivante, active, qui deviendrait quelque chose d’important dans la vie des gens et non pas simplement est-ce que je vais accumuler assez d’argent pour acheter la dernière version de Microsoft Word ou pire, est-ce que je vais la pirater ? Je dis pire parce qu’on n’aime pas beaucoup former nos jeunes à pirater et pourtant, étant donné les circonstances actuelles du logiciel, si vous ne passez pas par le logiciel libre et que vous êtes un jeune, il n’y a pas grand chose à faire sur le piratage.
Et ceci m’amène à une autre notion qu’il faudrait peut-être aussi débattre dans tout ce contexte là et qui est liée à cette notion d’individualisme forcené qui est le fait du citoyen 1.0 et non 2.0 et c’est la question de la propriété intellectuelle. Vous savez à quel point actuellement la propriété intellectuelle est débattue, à quel point il y a un certain nombre de combats qui sont engagés sur divers fronts dans différents pays du monde. La RIA(Robotic Industries Association) aux États-Unis a d’ailleurs reçu cette semaine un coup de fouet lorsque la Cour suprême des États-Unis a refusé d’entendre leur appel contre Verizon qui essayait d’obtenir automatiquement la liste des membres ou des abonnés à Verizon pour pouvoir leur envoyer des lettres d’avocats. Bon ça c’est fermé maintenant. Il y a une certaine protection maintenant d’utilisateur qui est réglée par cette question là. D’une certaine manière, c’est un peu la même chose que lorsque vous allez à la bibliothèque ; on n’enregistre pas votre nom pour indiquer au gouvernement ou a n’importe qui ce que vous lisez.
Ce genre de débat se porte sur d’autres plans aussi. L’extension de la Loi du copyright actuellement au Canada. Le Canada, heureusement pour le moment, maintient encore la vieille Loi du copyright de 50 ans après la mort de l’auteur. Vous vous rendez compte ? C’est sensé stimuler la créativité la Loi du copyright. Je ne sais pas comment on stimule la créativité d’un bonhomme mort depuis 50 ans mais si vous le savez dites-le-moi, ça vaut un prix Nobel ce truc là ! Et dans le reste du monde c’est 70 ans. Laissez moi vous donner un petit exemple local. Jean-Marie Tremblay est peut-être un nom dont vous avez entendu parlé. Il est professeur de sociologie à Chicoutimi. Avec quelques amis, des étudiants et des camarades du reste du monde, il a créé une bibliothèque classique des sciences sociales. Il a utilisé la Loi du copyright canadienne qui lui permet de mettre en ligne des livres qui sont là, publiés depuis plus de 50 ans après la mort de l’auteur. Il a maintenant accès à la plupart des grands classiques des sciences sociales. Il a reçu des lettres d’avocats des Presses universitaires de France et d’autres maisons d’édition parce qu’évidemment, en France, c’est 70 ans et certains des livres étaient dans cette zone entre 50 et 70 ans. Et bien, évidemment, ces livres sont utilisés de façon intense dans l’enseignement, ça donne une source d’accès aux grands classiques des sciences sociales tout à fait remarquable. Et tout ça a été fait incidemment sans l’aide du gouvernement. Ça été fait par volontariat par des gens un peu allumés qui ont eu envie de faire des choses intéressantes dans l’Internet. Et bien imaginez que cette Loi soit changée et que l’on passe à 70 ans [au Canada], le site de Jean-Marie Tremblay qui est hébergé par l’Université du Québec à Chicoutimi devra être fermé. L’accès à ces classiques des sciences sociales ne sera plus maintenant possible que par l’achat de livres dont la plupart d’ailleurs sont maintenant épuisés et qui ne seront même pas réédités par ces maisons d’édition mais ces maisons d’édition, pour le cas où, ne veulent pas relâcher leurs droits sur ces choses là. C’est là qu’on tombe dans le système le plus farfelu, le plus imbécile que l’on puisse imaginer. Je dirais que le gouvernement du Québec a une responsabilité de faire pression sur le Fédéral pour dire « n’allez pas à 70 ans, restez à 50 ans ». Déjà 50 ans c’est complètement délirant mais restez à 50 ans. Pour mémoire, quand les premières lois du copyright ont été établies aux États-Unis en particulier, c’était 14 ans renouvelables une fois. Donc c’était 28 ans au maximum. On est maintenant à 70 ans après la mort de l’auteur.
Donc pour aller très vite, il y a un certain nombre de choses je crois que l’on peut faire pour essayer de créer ou de faciliter l’émergence d’un citoyen 2.0 et en même temps créer un peu d’espoir autour de cette technologie qui en avait suscité tant il y a de cela une dizaine d’années.
L’accès. On en a parlé déjà ce matin. Pourquoi à l’instar de la création de bibliothèques dans le monde de l’imprimé, ce sont de grands instruments, à l’instar des grandes bibliothèques qui permettent à des gens de pouvoir avoir accès librement à des ouvrages imprimés alors qu’ils ne peuvent pas les acheter – c’est ça le sens d’une bibliothèque – à l’instar donc de ce genre d’établissement, pourquoi ne pas établir des points Wi-Fi un peu partout à travers le Québec de façon à ce que tout le monde ait accès réellement à l’Internet en large bande. Ce n’est pas difficile à faire et ça ne coûterait pas cher. Pourquoi ce n’est pas fait, parce que Bell va gueuler. Pourquoi ? Parce que Bell ne sait pas faire d’argent dans l’Internet autrement qu’en contrôlant les routes. Imaginez un monde où au Québec, les compagnies privées détiendraient les autoroutes et nous feraient payer pour nous faire passer sur les autoroutes. Est-ce que vous seriez contents ? Et bien actuellement, c’est la situation que nous vivons dans l’Internet. Et rappelez-vous en même temps qu’il y a une quantité invraisemblable de bande passante qui n’est pas utilisée parce que les compagnies ne savent pas comment la vendre.
Alors arrêtons de pédaler dans la moutarde – quand on a fait son doctorat à Dijon on doit connaître la question d’assez près! Mais je pense qu’il y a autour de ces nouvelles technologies la possibilité de créer des moyens d’accès, des voies d’accès, des appropriations, en s’appuyant de façon intelligente et non coûteuse sur les écoles, sur les logiciels libres, sur la possibilité de déployer des technologies de pointe comme IPv6 qui ne coûtent pas cher. C’est déjà intégré dans les logiciels mais on n’a pas encore tourné le bouton. En utilisant le logiciel libre, en créant des formations dans les écoles qui soient repensées dans ce sens là et pas seulement pour créer de futurs consommateurs, je pense que si on va dans cette direction là et si le Québec devait donner l’exemple dans ce sens là, on verrait émerger un citoyen québécois 2.0 qui ne cesserait pas d’étonner le reste du monde et qui ferait, je crois, des choses extraordinaires. Voilà la vision que je voudrais vous lancer pour au moins animer vos réflexions. Je crois que c’est important d’aller dans cette direction là. Merci.