18 mai 2002 – Plusieurs médias alternatifs et communautaires utilisent Internet en faveur des intérêts collectifs notamment en donnant une importante visibilité aux grands événements internationaux, peu prisés par les médias traditionnels, où sont débattues des idées et propositions pour un monde solidaire. D’autres organisations conjuguent la réalisation de leurs objectifs à l’utilisation stratégique des nouvelles technologies afin de proposer des modèles de consommation et de production autres que ceux développés sous les seuls intérêts privés. D’autres exemples de la pertinence sociale d’Internet!

La démocratisation de l’information

Face à la nette tendance à la concentration des médias traditionnels et, sur Internet, à la fusion d’un certain nombre de portails informationnels commerciaux, il n’est pas étonnant de voir la notion d’intérêt public se dissoudre devant les préoccupations des multinationales qui orientent l’essentiel du développement social et économique. Le travail de couverture médiatique des rencontres internationales initiées par les réseaux citoyens et solidaires a donc un impact considérable, tant sur la démocratisation de l’information que sur la compréhension, par les populations, des tendances globales dans lesquelles s’insèrent les situations locales. Ainsi, les nouvelles technologies, cruciales pour le travail des équipes de rédaction des médias alternatifs, sont dorénavant partie prenante du travail de couverture d’événements comme la Deuxième rencontre internationale sur la globalisation de la solidarité (Québec, octobre 2001). À cette occasion, le réseau Internet aura permis de rejoindre plus de 20 000 internautes.

En effet, la transmission par courriel du bulletin électronique “Perspectivae”, un recueil des articles quotidiens produits par les journalistes présents à Québec, a multiplié les réseaux et lieux de diffusion: les Cybersolidaires, le Tour d’y Voir, Communautique, l’Apress, les Pénélopes et plusieurs autres ont participé au relais de l’information. De plus, le site du CSMO-ÉSAC (Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’économie sociale et de l’action communautaire) permit à plusieurs personnes de rester branchées sur l’évolution des discussions en offrant des reportages en différents formats.

Le Forum social mondial, à Porto Alegre en février 2002, aura été l’occasion de renouveler cette collaboration, entre autres, dans le cadre de la coproduction d’une émission de webtélé réalisée par les Pénélopes et Canal Orange. D’une durée d’une heure, ces émissions ont été diffusées quotidiennement tout au long du Forum et sont toujours accessibles via Internet.

Internet et la diffusion d’un modèle alternatif de production agricole

L’idée d’un “syndicat citoyen”, développée par l’Union paysanne, suscite énormément d’intérêt au Québec tant pour l’originalité du projet que pour l’idée d’une agriculture respectueuse de l’environnement. L’organisation, qui profite d’ailleurs d’une importante visibilité, a su faire de son site Internet une utilisation stratégique afin de récolter les fruits de ses apparitions médiatiques dont les temps d’antenne sont, on le sait, fortement limités. On retrouve sur ce site des informations concernant les enjeux environnementaux, sociaux et démocratiques liés à la surproduction agricole davantage axée sur les besoins en exportation que sur les besoins locaux de consommation.

Les résultats sont probants: depuis son congrès de fondation en décembre 2001, l’union paysanne a inscrit 3000 personnes à son membership dont un total de 1000 ont adhéré via Internet. En soutien au recrutement et à l’information par l’équipe de l’Union paysanne, Internet a certainement facilité l’important travail de sensibilisation du public à la cause des petits producteurs agricoles.

Ces problématiques sociales et politiques vous intéressent? Venez discutez avec des journalistes des médias alternatifs voués à la démocratisation de l’information et à la participation citoyenne aux réseaux de diffusion; avec des équipes de travail dont l’usage des TIC favorise la diffusion des valeurs de justice sociale et de consommation responsable. C’est un rendez-vous le 6 juin prochain à Montréal!