21 mai 2002 – Mardi dernier se tenait, au Centre Mgr Marcoux à Québec, l’une des deux rencontres organisées par Communautique en vue de discuter d’un projet de plateforme québécoise de l’Internet citoyen. Une quarantaine de personnes de différentes régions et oeuvrant auprès de différents organismes ont répondu à l’appel.
Rappelons que l’idée de mettre en place cette plateforme, qui permet de définir ce qu’est l’Internet citoyen, les enjeux liées à son développement et les conditions qui lui sont nécessaires, vient de la volonté des organismes rencontré, en mai 2001, dans le cadre de l’enquête « Le monde communautaire et Internet : défis, obstacles et espoirs ». Les organismes avaient alors manifesté leur désir de voir mettre en place un outil qui permettrait de faire progresser la reconnaissance des efforts déployés à travers le Québec en matière d’accessibilité à l’Internet pour les personnes plus démunies, mais aussi, qui permettra de développer un Internet contribuant à renforcer l’exercice de la citoyenneté et participant à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion.
En effet, l’Internet tend à prendre une place de plus en plus importante, voire devient un incontournable. Les organismes d’action communautaire autonome ne sont pas en reste puisque ceux-ci se l’approprie de plus en plus. Parmi les utilités les plus notées pour les organismes, mentionnons celles de la concertation, de la mobilisation, du rôle d’information, etc. En matière d’outil de concertation, le site Internet de la Marche mondiale des femmes a été présenté comme un exemple éloquent.
Afin d’alimenter la réflexion de la journée, des organismes ont également présentés des expériences novatrices en matière de nouvelles technologies. M. Jacques Dégniault, professeur de l’Université du Québec à Rimouski, a abordé dans le cadre d’un projet de mise en place d’un laboratoire Linux, la philosophie entourant les logiciels libres. La mise en place d’une telle plateforme avait pour objectif, entre autres, de développer une meilleure conscience sociale dans l’implantation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Selon lui, les valeurs inhérentes aux techniques utilisées doivent être compatible avec le projet que l’on tente de développer. M. Dégniault rappelait que les valeurs sous-jacente aux systèmes d’exploitation et logiciels tels Windows et Office sont le profit. En ce qui concerne les logiciels libres, les valeurs sont tout autre puisque les programmeurs les ayant rendus accessible, encouragent la « contamination » des ordinateurs par ces ressources libres tout à fait gratuites. Ils permettent également aux programmeurs, qui en ont la capacité, de tenter d’améliorer le produit, ce que ne fait certe pas la compagnie Microsoft qui tend à vouloir garder le monopole.
La philosophie entourant le mouvement du logiciel libre est que la connaissance est un bien public et, par conséquent, qui doit être accessible. Pour M. Dégniault, plusieurs avantages sont reliés à l’utilisation de logiciels libres. Par exemple, lors de la mise en place d’un réseau informatique, ce type de plateforme permet une économie au niveau de l’acquisition des ordinateurs. La mise en place d’un réseau Linux ne nécessite qu’un seul ordinateur puissant de dernière génération officiant comme serveur. Les autres ordinateurs, les terminaux, peuvent être de vieux pentium recyclés puisqu’ils se servent de la puissance du serveur dans ce type de réseau. Ce genre de réseau est matériellement des plus économique et si on veut… écologique. Une autre économie se fait également au niveau des brevets d’utilisation puisque les logiciels libres sont tout à fait gratuits et libre d’accès. Un autre avantage est la cohérence avec nos propres valeurs, soit une forme de militantisme pour l’accès à la connaissance comme un bien public. Le choix de logiciels libres devient donc, selon M. Dégniault, un choix politique.
La suite demain…
Sonya Lavergne
Le Tour d’y voir